Taifun BT par Taifun
Taifun fait partie de cette poignée de modeurs sur qui les regards sont constamment tournés pour scruter chaque création. On attendait un GT 4 (qui va bientôt sortir du reste) et au lieu de ça, ils ont pris tout le monde à contre-pied avec le BT. Le Taifun BT est unique. Il renverse tous les codes de la vape avec une conception radicalement différente de la masse des atomiseurs plus ou moins bien conçus.
Tout d’abord, BT vient du nom du concepteur de cet atomiseur : Thomas Bruckmann. Bruckmann est une célébrité de la vape en Allemagne et a notamment participé à quelques créations du modeur Steampipes. Cette fois, la collaboration est avec Taifun pour proposer une petite révolution dans le Landerneau de la vape. Mais qu’a donc ce Taifun BT de si particulier ?
Tout adepte de reconstructible connait la façon de faire un coil. C’est simple : on coupe du fil, on fait un ressort et on le monte sur le plateau. C’est bien là que va se situer la particularité du Taifun BT. L’idée est de remplacer le fil par du mesh. Mais c’est quoi le mesh Monsieur ? Pour les plus jeunes (dans la vape), cela ne va pas dire grand chose. Pour ceux qui ont joué avec les atomiseurs Genesis, ont connait bien ce matériau. Il s’agit ni plus ni moins que de la toile d’acier, très fine, et utilisable comme du papier. Dans le BT, le mesh remplace le fil ; c’est lui qui sert d’élément chauffant. En fait, Le Taifun BT est une petite révolution pour cela, mais aussi parce qu’il est le premier top coil du modeur.
Deutsche Qualität !
On connait déjà le souci de qualité de la part de nos collègues d’outre-Rhin. Le Taifun BT ne déroge pas à la famille Taifun : toujours d’une extrême précision. Les filetages : du beurre. L’usinage est de premier ordre. Là où cette précision revêt une importance particulière, c’est sur les plots de blocage du mesh. La moindre erreur et la bande de mesh se retrouve écrasée par un alésage trop juste ou bien flotte si c’est trop grand et par conséquent : gros problème de contact avec risque de court-circuit si la bande se détache.
Un plateau inédit
Concrètement, le BT possède un plateau muni de deux plots mâle/femelle hauts d’environ 1cm. Ces plots ont deux fonctions :
- Point de blocage de la bande de mesh.
- Remplissage du liquide.
Le bas du plateau, lui, est dévolu à l’arrivée de liquide. Il est percé de trois trous en communication avec la cuve. Dans ces trous, on glisse trois câbles acier qui descendent dans la cuve et qui sont chargés de remonter le liquide jusqu’au nid de coton sur le plateau. Ce principe était déjà connu sur le Change et le Corona de Steampipes. Et oui, il y a plusieurs façon d’utiliser le principe de capillarité pour acheminer un fluide. Dans la vape, il y a la fibre de silice, le coton (ou autre fibre), le mesh (oui, oui, aussi) et le câble acier (type câble de frein tressé).
Comment ça marche ?
Assez simplement au final. On pourrait croire que ce montage est compliqué mais il n’en est rien. Suivez-moi …
Etape 1 : les câbles
Nous allons tout d’abord glisser les trois câbles acier (livrés dans le kit) dans leurs trous respectifs. Rien de plus simple, si ce n’est que pour éviter les soucis, il faut y aller doucement sans forcer, en tournant gentiment les câbles dans les orifices. Ceci afin d’éviter de les effilocher. Un fois ceci fait, nous verrons les trois câbles arriver affleurants au plateau dans une sorte d’épaulement en creux. C’est là que se fera le contact avec le nid de coton, mais nous y reviendrons plus tard. Une fois montés, les câbles resteront à demeure ; jusqu’à un changement de liquide bien sûr. Le démontage de tout l’ensemble étant plutôt facile, il suffira de sortir les câbles, les passer à l’eau bouillante puis les sécher consciencieusement.
Etape 2 : le mesh
Quel mesh ?
Le mieux est d’utiliser le mesh 300 (1) livré en pads avec le kit. Au-dessus, on va manquer de capillarité et on court illico au dry-hit. Personnellement, j’ai installé du mesh 200, mais le 300 marche bien aussi. Plus le grade du mesh est élevé, plus le maillage est serré.
(1) – Le chiffre indique la densité de fibres par pouce
Découpe du mesh
Pour l’élément de chauffe, nous allons d’abord couper une bande de mesh d’environ 6mm de hauteur. Pour la longueur, on va y aller à la louche pour environ 7cm de long ; nous ferons l’ajustement à postériori.
Montage du mesh
Tout d’abord, nous ôtons la partie mâle du plot en pratiquant un quart de tour pour le débloquer. Ensuite on insère son mesh dans la partie femelle qui possède une très fine fente décentrée permettant de glisser le mesh dans le sens de la hauteur. Ensuite, nous allons replacer la partie mâle dans la femelle (on se calme !), et tourner un quart de tour dans le sens inverse du démontage. Le plot mâle possède une petite protubérance qui va permettre de coincer la bande de mesh une fois le quart de tour effectué.
C’est ultra simple et la bande de mesh est parfaitement bloquée, en contact avec le plot. Ensuite, on fait la même chose avec l’autre plot mais … Attention, il faut donner un profil particulier à la bande de mesh. Etant donné que cette bande sera en contact avec un gros nid de coton, il va donc falloir lui faire décrire une courbe pour laisser de la place au coton.
Si l’on regarde de près le fond du plateau, on voit ce petit épaulement, que j’ai cité plus haut, dans lequel se trouvent les trois câbles. Nous allons donc faire correspondre cette petite cavité avec le profil de la bande de mesh. Pour résumer, il faut faire un arc de cercle qui correspond à la cavité basse où se trouve les câbles. Le montage étant prêt, il ne reste plus qu’à découper l’excédent de mesh sur chaque plot. Une fois cette étape réalisée, on peut faire feu deux ou trois fois afin de débarrasser le mesh de toute graisse de fabrication.
Etape 3 : le coton
On crée une balle de coton que l’on coince entre le mesh et les plots ; le plus simple étant de faire ça avec des bandes ou des pads. Mais on peut tout aussi bien le faire avec du coton en vrac. Le tout est de s’assurer qu’il y a du coton en contact avec toute la bande mesh. Ce point est vraiment important si on ne veut pas avoir de points chauds, quitte à travailler la balle de coton pour la forcer à être en contact homogène avec le mesh. Prenez votre temps.
Etape 4 : Remplissage du tank
On ne peut plus simple ! Les plots mâles du montage mesh sont creux et sont donc aussi dévolus au remplissage. Ne vous inquiétez pas, les deux sont creux. L’un pour remplir, l’autre pour la mise à l’air libre, et Lycée de Versailles.
Voilà, c’est prêt ! C’est un peu déroutant, mais pas si compliqué.
L’air-flow
Le réglage de flux d’air se situe en haut, comme de bien entendu avec un top coil. Bon, déjà, on sait que l’on va se tenir à l’écart des fuites. Très bon point. D’autre part, Taifun a pensé son air-flow en faisant en sorte qu’il n’y ait pas possibilité de projection de liquide par les air-holes.
Le haut du tank possède huit trous qui viennent en regard de cavités borgnes pratiquées dans le top cap. Ainsi, le flux d’air est forcé vers le bas, directement vers le montage. L’air passe par les trous du baril et vient taper sur les cavités du top cap pour partir vers la chambre d’atomisation. Pour régler ce flux, il suffit de tourner le top cap afin de fermer plus ou moins les huit trous. Il en résulte une grande variété de flux, allant du serré au très aérien, mais pas trop. Cela dit, le BT reste un atomiseur généreux en vapeur et pas du tout dédié MTL.
En vape !
Il est temps de commencer à vaper. C’est bien joli tout ça, mais on n’est pas là pour rigoler. Alors, une fois le tank rempli et le coton humecté, on se rend vite compte que l’amorçage va pomper pas mal de liquide (environ 2ml). En ce qui concerne la vape elle-même, on est plutôt sur quelque chose d’aérien, et le drip-top livré d’origine en atteste. Ca envoie, c’est indéniable. Pour autant, et c’est là que c’est étonnant, la vape reste douce et onctueuse ; on reste dans un esprit saveurs. Et cela s’explique avec la technique employée. En effet, la bande de mesh offre un énorme surface de chauffe en contact avec le coton. On vaporise beaucoup de liquide à la fois sans toutefois concentrer la chaleur sur un point. Il en résulte cette vapeur tiède et abondante en restant douce.
Le corollaire de tout cela, et on s’en serait douté : il consomme le bougre ! Si l’on se réfère à un atomiseur standard, on constate que sa commence à décoller quand on est censé s’arrêter avec un coil. Par exemple : pour un montage à 0,35Ω, l’engin commence à être bien à 55W. Et on peut aller jusqu’à 90W comme qui rigole. Il faut être clair, le BT consomme beaucoup de courant et de liquide ; ce qui est, somme toute, logique. Sinon, pas de soucis d’alimentation via les câbles acier. Ca humidifie le coton comme il faut. Et puis avec la quantité de coton engagée, on a un sacrée réserve (environ 2ml) avant dry-hit. Rien à redire sur ce point.
Conclusion
Un atomiseur étonnant que ce BT. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Il fallait y penser et, à condition d’aimer la vape de type chicha et que l’on est paré en liquides et batteries, on est face à l’un des meilleurs atomiseurs du marché en ce domaine. On évite les écueils inhérents aux atomiseurs cloud chasing habituels (suivez mon regard). Il est difficile de trouver un défaut à cet atomiseur tant il est généreux. Un vrai coup de coeur.