Coup de gueule pour la cigarette électronique

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commission ENVI cigarette électronique
commission ENVI cigarette électronique

Le docteur Farsalinos a récemment publié une réaction pour le moins tonique sur son blog ecigarette-research.com . Il critique la tenue et la composition des invités d’une séance de la commission ENVI, chargée au niveau Européen de statué sur l’avenir de la cigarette électronique. Nous vous en avions déjà parlé, notamment au sujet de LINK et LINK. Tachons aujourd’hui de résumer la situation.

La commission ENVI et la cigarette électronique

commision ENVI pour la cigarette électronique
La commission ENVI 2009, en charge de la cigarette électronique

La commission ENVI est le groupe de travail du parlement européen s’occupant de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Il est composé de 69 membres, avec un président, Jo Leinen (Allemagne), et 4 vice-présidents, dont Corinne Lepage (Eurodéputée française). C’est une commission législative européenne : elle a pouvoir de rédiger des lois européennes qui s’appliquent à tous les pays de l’union. A ce titre, et dans le volet « santé publique » de ses compétences, la commision ENVI a à charge de prendre une décision réglementaire sur la cigarette électronique. Elle est à ce titre l’attention d’une grande partie de la communauté des vapoteurs européens.

La critique du docteur Farsalinos

Le 7 Mai dernier, un groupe de travail s’est réuni pour discuter de la cigarette électronique et de sa réglementation dans l’espace européen. Vous pourrez trouver sur le site du parlement européen les documents du groupe de travail ainsi que la présentation faite par le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé, Roberto Bertolinni. Pour les courageux, le site AbsolutVapor a également mis en ligne la vidéo des 2h30 de la session.

cigarette électronique Farsalinos
Le docteur Konstantinos Farsalinos

Le professeur Farsalinos s’est donc insurgé contre ce groupe de travail, qu’il accuse de désinformation, de partialité et de malhonnêteté. En effet, les orateurs ont sur-utilisé l’argument de « l’inconnu » pour les cigarettes électroniques, alors qu’un bon nombre d’articles ont déjà été publiés. Les veilles données de la FDA ont été ressorties encore et encore, alors que ces résultats ont été de nombreuses fois contestés. Il semblerait même que la crédibilité de certains chercheurs ait été attaquée afin de discréditer les résultats. Et face à ces critiques, le docteur Farsalinos se retrouve de fait en première ligne. Il est en effet très proche des cigarettes électroniques : chercheur actif sur ce sujet, représentant à la commission ENVI de la Greek Electronic Cigarette Trade Association, il est également en coopération scientifique exclusive avec la société de e-liquide FalvourArt. Il est bien normal qu’en temps que producteur prolifique de recherche sur la cigarette électronique, il soit outré par les fausses informations qui transitent.

Cependant, nous voulons aujourd’hui apporté un autre point de vue pour mieux comprendre les réelles motivations des membres de la commission. Intéressons nous à la présentation du représentant de l’OMS Roberto Bertolinni. On trouve, dans l’ordre, les fausses allégations scientifiques, des faits sur l’utilisation de la e-cigarette par les consommateurs puis les liens cigarettiers / cigarettes électroniques.

On comprend alors beaucoup mieux les motivations des experts en santé publique, principalement sur deux points. Tout d’abord, ils sont historiquement liés à l’industrie pharmaceutique, non pas tant par intérêts financiers (qui existent parfois malheureusement), mais parce que ces sociétés puissantes sont restées pendant longtemps le seul moyen de lutte contre les cigarettiers. Ensuite, depuis que les Big Tobacco ont commencé à racheter des compagnies de cigarettes électroniques, ils n’ont qu’une seule peur : que l’image des cigarettes électroniques soit « glamourisée » et qu’elles deviennent la nouvelle façon de rendre les gens dépendant. Si l’avenir se dirigeait dans cette direction, la simple existence d’un soutien de l’Europe à la cigarette électronique deviendrait à coup sûr un scandale de santé publique. Et c’est pour eux la chose numéro 1 à éviter.

Le rapport Dautzenberg de plus en plus attendu

Cependant, de plus en plus de membres réalisent aussi qu’il pourrait s’agir d’un moyen de sauver un nombre incroyable de vie : le tabac reste en effet la première source de mort évitable dans le monde. Dans la prise de décision de la commission ENVI, le rapport Dautzenberg commandé par la ministre Marisol Tourraine devrait avoir un poids très important pour la suite des événements. Espérons que, tout en étant favorable au principe de la cigarette électronique, ce rapport recommande de conserver la liberté des fabricants de cigarettes électroniques face à ces deux titans du lobbying que sont les groupes pharmaceutiques et les fabricants de cigarettes.

Et dans tous les cas, pour porter votre voix à la commission, signez la pétition de l’AIDUCE. Vous pouvez aussi écrire à votre député européen. L’eurodéputé Anglais est ainsi devenu un grand convaincu suite à des lettres de citoyens lui expliquant comment leur vie avait changé grâce à la cigarette électronique.

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Traduction de l’article du docteur Farsalinos :

Avant d’être informés sur les participants à l’atelier, je pensais que cette réunion serait une excellente occasion d’informer les autorités de santé publique sur les données scientifiques actuellement disponibles sur les cigarettes électroniques.
Cependant, quand j’ai vu le programme et les conférenciers qui étaient invités, j’étais presque sûr que ce serait une perte de temps. Malheureusement, ma prédiction s’est  confirmée, sur la base des diapositives de chaque présentation. A part le professeur Etter, qui a réalisé des études et pouvait présenter ses conclusions (de réels données scientifiques), aucun des autres participants n’a jamais été impliqué dans des recherches sur les e-cigarettes. Le plus surprenant et inattendu a été la somme de désinformation présentée à cette conférence. En effet, certains des exposés étaient scandaleusement désinformant : soit ils évitaient de communiquer des données scientifiques déjà disponibles, soit, dans quelques cas, ils les présentaient de manières biaisées.

Pour commencer, le représentant de la European Respiratory Society (ERS) n’a pratiquement rien dit. Il s’agit d’une amélioration majeure par rapport au communiqué de presse de l’année dernière de cette société concernant les cigarettes électroniques, qui déclarait «En général, ERS souscrit au principe médical de primum non nocere et soutient que les utilisateurs de tabac ne doivent pas échanger un produit cancérogène pour un autre … « . La différence avec l’opinion d’aujourd’hui est frappant. De plus, plusieurs des questions qu’il a exprimées ont déjà été étudiées. Les emissions des e-cigarettes ont été examinées par 3 études, dont Schripp et ses collègues : emissions comparées du tabac et des cigarettes électroniques. Ils ont testé 20 produits chimiques relachés dans l’environnement. Chacun d’entre eux étaient présents dans l’environnement de la fumée de cigarette, seulement 6 étaient présents dans l’environnement de vapeur d’e-cigarette, à des niveaux 2,5 (acétone) à 50 fois (acétaldéhyde) inférieur à celui des cigarettes. Romana, Farsalinos et leurs collègues de travail ont présenté lors du congrès 2012 de la Société pour la recherche sur la nicotine et le tabac les résultats d’une étude comparant le vapotage passif au tabagisme passif. Ils ont trouvé 10 fois moins de composés de carbone organique et une absence totale de substances toxiques comme l’acroléine, le toluène ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques. McAuley et ses collègues n’ont constaté «aucun risque apparent pour la santé humaine des émissions e-cigarettes ». Le représentant appelle à des essais cliniques et des études post-marketing. Nous sommes d’accord avec cela, et en fait cela appuie l’idée que les e-cigarettes devraient être disponibles pour le consommateur (sinon telles études ne pourraient être effectuées). De façon plus générale, d’autres études doivent être faites, mais cela ne signifie pas que nous ne savons rien.

La présentation du Professeur Pisinger était une grande, mais désagréable, surprise. Dans un premier temps, elle décrit un fait évident : nous avons encore besoin de plusieurs années et de plusieurs milliers d’utilisateurs afin de déterminer les conséquences à long terme de l’utilisation de la e-cigarette. Puis, quelques déclarations étranges sont faites. Par exemple : «Principalement seulement des « traces » de toxines mais l’aérosol inhalé subit des changements dans les poumons humains ». Il s’agit d’une déclaration vide de sens. Les changements dans les poumons (s’ils se produisent) ne pourrait jamais augmenter la quantité de ces toxines (ou alors nous devons rejeter la théorie de la relativité). Sans doute voulait-elle dire autre chose. Ensuite, elle a présenté certains choix d’image vraiment malheureux ( humour ? Je ne l’ai pas compris. Un mauvais étiquetage nicotine n’est pas dangereux en soi, c’est déjà le cas dans les cigarettes régulières puisque que les autorités acceptent encore la méthode ISO pour définir la teneur en nicotine dans la fumée de cigarette) et, enfin, elle se réfère à des rapports sur la sécurité de la e-cigarette. Elle a mentionné une «augmentation du nombre des événements indésirables, la plupart avec lien de causalité ». Les données proviennent de la FDA, comme elle le mentionne. Cependant, le rapport de la FDA a reçu 47 rapports d’événements indésirables depuis 2008, dont 8 d’entre eux étant sérieux (dans une tranche de 4 ans). De plus, les auteurs mentionnent : «A noter, il n’existe pas nécessairement un lien de causalité entre les effets indésirables signalés et l’utilisation de la e-cigarette ; certains effets indésirables pourrait être liées à des conditions pré-existantes ou dues à d’autres causes non déclarées.». La Professeur Pisinger a soutenu exactement le contraire! Intéressant … Enfin, elle soutient que le sevrage tabagique est possible et présente un graphique qui ne représent pas le sevrage tabagique. La différence en % de fumeurs entre 1950 et 2010 n’est pas une information sur le sevrage tabagique mais plus probablement sur des personnes de moins de commencer à fumer. Malgré cela, le professeur ne Pisinger pense que la prévalence du tabagisme de 25% dans la population générale n’est pas important et que ces personnes ne doit pas être offerte produits de réduction des méfaits du tabac?

Le professeur Etter a fait une excellente présentation, mais il était juste l’exception dans l’environnement hostile de la commission ENVI.

Presque tout les personnes invitées ont exprimé leur préoccupation pour «l’inconnu», en ignorant la variété des données déjà disponibles sur les composants des liquides des e-cigarettes et des vapeurs. Globalement, aucune mention n’a été faite des études toxicologiques et chimiques qui ont montré que les e-cigarettes (indépendamment de leur qualité de production) sont de loin moins dangereuses que le tabac. Rien qu’en Grèce, plus de 300 liquides ont été testés par des laboratoires universitaires indépendants, et aucun n’avait de nitrosamines ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques à des niveaux considérés comme dangereux. De toute évidence, nous devrons attendre plusieurs années pour voir les effets à long terme, mais le potentiel des e-cigarettes pour neutraliser avec succès les effets indésirables du tabagisme sur la santé est indéniable! Et l’expérience actuelle a montré que, même si les responsables de la santé publique évitent de regarder les preuves matérielles, les tribunaux et les juges ne les ignorent pas.

P.S. J’ai été informé que, avec une arrogance excessive, certains orateurs ont tenté de discréditer la validité des études déjà réalisées sur les e-cigarettes. Je dois mentionner qu’il est très commun dans la communauté scientifique de voir quelqu’un qui n’a pas réussi à être un pionnier dans un domaine de recherche critiquer ceux qui ont réussi. Plutôt que de commenter et de discutter de mauvaises informations, je suggèrerais qu’il commence à réaliser les questions éthiques majeures derrière associée à l’interdiction de l’utilisation d’un produit qui a été déterminée (jusqu’à présent) comme une alternative bien plus sûre à la cigarette.

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