Nous sommes souvent confrontés à une idée reçue persistante : la nicotine contenue dans la cigarette électronique (vape) ralentit la cicatrisation. Pourtant, les recherches scientifiques récentes révèlent une toute autre réalité.
Est-ce que la nicotine qui se trouve dans la cigarette ralentit la cicatrisation ?
Les effets négatifs sur la cicatrisation ont longtemps été attribués à la nicotine. En réalité, ce sont surtout les substances issues de la combustion du tabac qui perturbent les mécanismes naturels de cicatrisation. Le monoxyde de carbone, en se liant à l’hémoglobine, forme de la carboxyhémoglobine, réduisant l’apport en oxygène aux tissus. Cette hypoxie tissulaire empêche une angiogenèse efficace et nuit à la régénération des tissus.
Par ailleurs, les goudrons et radicaux libres contenus dans la fumée de cigarette perturbent le fonctionnement des fibroblastes, cellules essentielles à la formation du collagène et à la fermeture des plaies.
La vape qui contient de la nicotine uniquement n’a pas d’effet délétère sur la cicatrisation
À l’inverse, la nicotine inhalée par la vape ou administrée via des substituts nicotiniques, comme les patchs, ne libère ni monoxyde de carbone, ni goudrons. Elle ne génère pas cette hypoxie responsable des troubles de la cicatrisation observés chez les fumeurs. Certaines études montrent même que la nicotine isolée peut avoir un effet prolifératif modéré sur des cellules impliquées dans la régénération tissulaire, comme les kératinocytes ou les fibroblastes.
Bon à savoir : Les utilisateurs exclusifs de vape ne présentent pas les mêmes troubles de cicatrisation que les fumeurs de tabac, car ils ne sont pas exposés aux substances toxiques issues de la combustion.
Quels sont les effets de la vape avec nicotine sur le cœur ?
Autre reproche fréquent fait à la nicotine : une élévation de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque. En réalité, ces effets sont transitoires et comparables à ceux observés après avoir bu un mug de café ou effectué une marche rapide. Rien à voir avec les effets cardiovasculaires durables du tabagisme.
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Et la toxicité de la nicotine ?
La toxicité aiguë de la nicotine a été largement surestimée. Les anciennes études estiment la dose létale (DL50) à 60 mg chez l’adulte, mais des publications plus rigoureuses (Mayer, 2014) la situent aujourd’hui entre 500 et 1000 mg. En d’autres termes, la nicotine dans la vape, utilisée normalement, n’est ni toxique ni mortelle.
Conclusion Brumair
La cigarette électronique, utilisée comme substitut nicotinique, permet une transition efficace vers l’arrêt du tabac sans exposition aux produits toxiques de la combustion. Elle ne nuit ni à la cicatrisation, ni à la santé cardiovasculaire, contrairement au tabac fumé.
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Références scientifiques
- Sørensen LT. Wound healing and infection in surgery: the pathophysiological impact of smoking, smoking cessation, and nicotine replacement therapy. Ann Surg. 2012;255(6):1069–1079.
- Wong LS et al. Effects of nicotine on wound healing. J Surg Res. 2004;121(2):238–249.
- Kennedy WR et al. Nicotine enhances proliferation of human oral keratinocytes in vitro. J Oral Pathol Med. 1997;26(4):168–172.
- Mayer B. How much nicotine kills a human? Tracing back the generally accepted lethal dose to dubious self-experiments in the nineteenth century. Arch Toxicol. 2014;88(1):5–7.
