Royaume-Uni : le rapport du PHE 2022 continue de promouvoir la vape

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Comme tous les ans, le PHE (Public Health England) publie son rapport concernant les risques pour la santé de la e-cigarette. Le rapport du PHE est une revue systématique de centaines d’études sur le sujet et s’appuie sur les preuves. Rappelons le chiffre que nous connaissons tous : la vape est 95% moins dangereuse que la cigarette fumée. Et bien ce chiffre émane des rapports du PHE, et ce, depuis l’origine de celui-ci, en 2015.

Cet examen des preuves est le huitième d’une série de rapports indépendants sur le vapotage commandés au départ par Public Health England et maintenant par Office for Health Improvement and Disparities du Ministère de la Santé et de la Protection Sociale.

La plupart des jeunes qui n’ont jamais fumé ne vapotent pas non plus actuellement (98,3 %).

Conclusions générales

A la lumière des éléments examinés par les équipes de chercheurs, il ressort que le vapotage ne représentent qu’une petite fraction des risques liés au tabagisme pour le court et moyen terme. Certes, vapoter n’est pas sans risque du tout. Il est donc déconseillé aux personnes n’ayant jamais fumé de se mettre à la vape. Cela tombe sous le sens, mais il convient de le rappeler.

Aujourd’hui, les preuves sont limitées au court et moyen terme. Le PHE souligne que des études à long terme demeurent nécessaires (au-delà de 12 mois). Le PHE constate également certaines carences dans les méthodologies des études et recommande des protocoles plus standardisés et cohérents.

Biomarqueurs d’exposition aux substances toxiques

Les biomarqueurs d’exposition mesurent les niveaux aux substances toxiques potentiellement dangereuses. Selon les preuves examinées, on constate :

  • Une exposition aux substances nocives significativement plus faible pour le vapotage que pour le tabagisme. Les biomarqueurs associés au risque de cancer et d’affections respiratoires et cardiovasculaires le montrent.
  • Une exposition similaire ou supérieure aux substances nocives du fait du vapotage par rapport à la non-utilisation de produits à base de nicotine.
  • Aucune augmentation significative des biomarqueurs de substances toxiques après une exposition secondaire (vapotage passif) de courte durée chez les personnes qui ne fument pas ou ne vapotent pas.

Biomarqueurs de danger potentiel

Les biomarqueurs de dommages potentiels mesurent les changements biologiques dans l’organisme et qui seraient dus au tabagisme ou au vapotage. Les scientifiques auteur du présent rapport ont examiné de nombreuses études sur le sujet et n’ont pu en tirer que des conclusions limitées. Cependant, à l’examen des études de meilleure qualité, le PHE indique qu’il n’y a aucune cause majeure d’inquiétudes liée à la pratique de la vape.

Prévalence du tabagisme et du vapotage au Royaume-Uni

Les jeunes

L’enquête ASH-Youth 2022 menée auprès des jeunes de 11 à 18 ans en Angleterre démontre que :

  • La prévalence actuelle du tabagisme (y compris le tabagisme occasionnel et régulier) est de 6 % en 2022.Celle-ci était de 4,1 % en 2021 et 6,7 % en 2020.
  • La prévalence actuelle du tabagisme (y compris le tabagisme occasionnel et régulier) est de 8,6 % en 2022. Celle-ci était de 4 % en 2021 et 4,8 % en 2020.
  • La plupart des jeunes qui n’ont jamais fumé ne vapotent pas non plus actuellement (98,3 %).
  • L’utilisation de produits de vapotage jetables a considérablement augmenté. En 2022, 52,8 % des fumeurs actuels les utilisaient. Le chiffre était de 7,8 % en 2021 et 5,3 % en 2020.

Adultes

Plusieurs études nationales sur les adultes en Angleterre montrent que :

  • En 2021, la prévalence du tabagisme en Angleterre se situait entre 12,7 % et 14,9 %. Cela équivaut à 5,6 à 6,6 millions d’adultes fumeurs.
  • En 2021, la prévalence du vapotage en Angleterre était comprise entre 6,9 % et 7,1 %. Cela équivaut à 3,1 à 3,2 millions d’adultes qui vapotent
  • La prévalence du tabagisme chez les adultes qui n’ont jamais fumé est restée très faible. Soit entre 0,6 % et 0,7 % en 2021.
  • La popularité des produits de vapotage jetables a augmenté parmi les adultes qui fument. En 2022, 15,2 % d’entre eux les utilisaient, contre 2,2 % en 2021.
  • Les produits de type « réservoir » restent les dispositifs de vapotage les plus populaires. 64,3% des adultes fumeurs les utilisent en 2022.
  • Les produits de la vape restent l’aide la plus utilisée par la population désireuse d’arrêter de fumer.
  • Dans les services d’aide à l’arrêt du tabac en 2020 et 2021, les tentatives d’arrêt impliquant un produit de vapotage étaient associées aux taux de réussite les plus élevés. Soit 64,9 % contre 58,6 % pour les tentatives n’impliquant pas de produit de vapotage).
  • Les données des services d’aide à l’arrêt du tabac sont cohérentes avec les dernières données de la revue systématique Cochrane sur les cigarettes électroniques pour l’arrêt du tabac. Ceci montre également que le vapotage est efficace pour arrêter de fumer.

Arômes

Les arômes de fruits demeurent les plus populaires parmi les adultes et les jeunes qui vapotent, suivis par le menthol et la menthe.

Globalement, il n’y a pas suffisamment de preuves pour déterminer si les arômes présentent des risques pour la santé. Les produits de vapotage qui contiennent l’arôme cinnamaldéhyde (arôme cannelle) sont une source de préoccupation et les organismes de réglementation devraient revoir son utilisation dans les e-liquides.

Il existe des preuves limitées que certains arômes contenus dans les produits de vapotage sont susceptibles de modifier les réponses cellulaires (d’après des études animales et cellulaires), mais moins que l’exposition à la fumée de tabac.

Nicotine

Les produits de la vape offrent globalement des niveaux de nicotine inférieurs à ceux du tabac fumé. Malgré cela, les vapoteurs expérimentés (sous-entendu à partir d’une certaine puissance) peuvent atteindre des pics de nicotine similaires à ceux des fumeurs.

Les données existantes suggèrent que le risque et la gravité de la dépendance à la nicotine liée au vapotage sont plus faibles que pour le tabagisme. Cependant, ils varient en fonction des caractéristiques du produit (comme le modèle de e-cigarette et la concentration de nicotine dans les e-liquides). Ceci est cohérent avec les preuves de l’exposition à la nicotine provenant des études sur les biomarqueurs et celles sur la pharmacocinétique de la nicotine.

Perception des dommages

Là, on attaque un sujet très problématique. En 2021, seuls 34 % des adultes fumeurs croyaient, avec exactitude, que le vapotage était moins nocif que le tabagisme. Seuls 11 % des adultes qui fumaient savaient qu’aucun des risques du tabagisme, ou seulement une petite partie, étaient dus à la nicotine. Il devient nécessaire de s’attaquer aux perceptions inexactes de la vape auprès du grand public.

Les preuves examinées suggèrent que :

  • La perception qu’a le public sur les méfaits du vapotage peut influencer son comportement ultérieur en matière de vapotage et de tabagisme.
  • La communication d’informations précises sur les méfaits relatifs du vapotage peut aider à corriger les perceptions erronées, en particulier chez les adultes.
  • Les communications sur les méfaits absolus du vapotage, visant à dissuader les jeunes, doivent être soigneusement conçues pour ne pas désinformer les gens (en particulier les fumeurs) sur les méfaits relatifs du tabagisme et du vapotage.

Conclusion

En 2021, seuls 34 % des adultes fumeurs pensaient que le vapotage était moins nocif que le tabagisme

Voilà comment cela se passe au Royaume-Uni. Pragmatique, clair et concis. C’est tout ce que l’on demande en France avec des sources fiables et scientifiques. Et plus globalement d’ailleurs, dans le monde entier. C’est loin d’être le cas.

Le rapport du PHE démolit également quelques vieux poncifs régulièrement avancés par les marchands de doute émanant, principalement, de certaines associations à qui il manque un ennemi et qui doivent justifier des subsides de l’état pour exister. Prenons par exemple le fameux effet passerelle. Le PHE indique dans son rapport que le phénomène demeure marginal. Dont acte.

Pour résumer, le PHE enfonce le clou, comme tous les ans, et le ratio de 95%, au minimum, moins dangereux que la clope reste et demeure. De plus, la vape est le moyen le plus populaire et le plus efficace dans le sevrage tabagique.

Source : Nicotine vaping in England: 2022 evidence update main findings

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