Sommet de la vape 2019 : une confirmation

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Lundi 14 octobre dernier se tenait le 3ème Sommet De La Vape, au Chateauform de Paris. Organisé par l’association SoVape, ce troisième Sommet avait pour objectif d’établir un état des lieux de la vape du point de vue de la réduction des risques tabagiques. Après trois mois d’un bashing insensé contre le vapotage à travers le monde, le Sommet De La Vape se devait de rétablir l’état de l’art scientifique, médical et politique à propos d’un des meilleurs outils d’arrêt du tabac actuels.

La journée fut l’occasion pour un panel d’intervenants internationaux de venir exposer leurs travaux et apporter leur expertise dans le domaine du vapotage. Il en ressort un mot d’ordre : arrêtons de diaboliser la vape à travers le monde et basons-nous sur les preuves au lieu de diffuser des rumeurs. Dit autrement, il serait souhaitable que l’AFP et les journalistes mainstream fasse un réel travail d’investigation avant de propager des informations tronquées à coups d’amalgames très malvenus ; parce que derrière ce matraquage médiatique, il y a des fumeurs qui risquent fort de continuer à fumer, voire, pour des vapoteurs, de revenir au tabac combustible.

Alors que le MoiS Sans Tabac est sur les starting-blocks, les enjeux sont plus que jamais décisifs quant à l’apport de la vape dans la prévention du tabagisme en France. Rappelons que la France reste très en retard avec plus de 25% de fumeurs quotidiens. Comparé à nos voisins anglais, nous faisons figure de mauvais élève dans ce domaine.

Jean-Pierre Couteron, Psychologue clinicien exerçant au CSAPA « le Trait d’Union » de l’Association Oppelia, porte-parole Fédération Addiction.

M. Couteron ouvrit la journée avec une consigne : rappeler l’importance de la notion de Réduction Des Risques et que la vape devait nécessairement s’inscrire dans cette notion. Comme dans tous les domaines concernant la santé publique, il est indispensable de quantifier le bénéfice/risque et, pourquoi pas, laisser les usagers faire leur expérience sous forme de laboratoire. Quoiqu’il en soit, J.P. Couteron pense qu’il serait souhaitable d’avoir une régulation correcte et proportionnée des produits afin d’éliminer toutes sortes de problèmes. De même, il est contre-productif d’éliminer tous les arômes des e-liquides puisque ceux-ci sont importants dans la notion de plaisir inhérente à une réussite du sevrage.

Sébastien Béziau, vice-président de SoVape et créateur de Vapyou

Sébastien a présenté des chiffres pour le moins préoccupants vis à vis de la perception des français envers le vapotage.

En septembre dernier, SoVape a publié un sondage dans lequel on demandait aux français comment il voyait la vape. Ce sondage montre clairement les dégâts provoqués par les titres désastreux présentés par la presse lors de l’été (Rapport OMS, accidents aux USA).

  • 59% des sondés pense qu’il est aussi ou plus dangereux de vapoter que de fumer.
  • 80% des sondés pense que la nicotine est cancérigène.

Autant le dire d’emblée, ces chiffres sont une catastrophe sanitaire en devenir. S. Béziau rappelle au passage que le tabac c’est 100 millions de morts au 20ème siècle et un prévisionnel de 1 milliard au 21ème.

Benoit Vallet, Conseiller maître à la cour des comptes, ancien DGS et Professeur des universités.

L’intervention de Benoit Vallet s’est articulée sur 5 points :

Généralités

Le Pr Vallet s’est ému du résultat du sondage cité plus haut et de cet « invraisemblable retour en arrière ». Pourtant, en deux ans, les 1,6 millions de fumeurs en moins est aussi due à l’arrivée de la vape. Il estime que le cadre législatif n’incite pas les décideurs à franchir le pas. Pourtant, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie dispose d’un fond de lutte contre le tabagisme (100M€ en 2018).

Toutes les actions entreprises depuis deux ans ont permis une baisse de la prévalence de 4 points en 2018. Les ventes de tabac fumé ont baissé de 1,4% en 2017 et 10% en 2018.

Cette baisse du tabagisme se chiffre : la CNAM prévoit une baisse des coûts de santé inhérente d’environ 100 millions d’€ et une baisse des risques cardio-vasculaire de 40% à échéance de 5 ans.

De fait, nous savons aujourd’hui que la vape est l’un des meilleurs moyens de cesser de fumer. Elle obtient un taux d’abstinence, à un an, doublé par rapport aux TSN habituels (ce qui ne plait pas du tout aux labos pharma, évidemment ; ceci pouvant expliquer cela – NDLR). D’autre part, B. Vallet précise que continuer à vaper après un an n’est en aucun cas un échec.

En somme, il faut vraiment changer la perception de la vape auprès du public et des décideurs.

Les décideurs restent inquiets d’une toxicité méconnue, pourquoi ?

Les derniers évènements américains n’ont certainement pas aidé à soutenir la vape, mais d’une façon générale, les décideurs ne veulent prendre aucun risque. Les affaires du sang contaminé, vache folle, Mediator et autres joyeusetés font qu’aujourd’hui, on ne va pas se lancer à la légère. Ce que les décideurs oublient, c’est qu’au-delà du feuilleton de l’été, le tabac fait 1500 morts par jours aux USA. N’oublions pas non plus que les e-liquides sont déjà encadrés en UE en général et en France en particulier.

Ah oui, et puis il y a l’étude concernant les cancers détectés sur les souris soumises à la vapeur de e-cigarette. Mais là aussi, le protocole douteux vis à vis des conclusions met en doute cette étude. D’une part parce que les souris utilisées sont des races transgéniques avec de fortes prédispositions à développer des cancers (même sans vape) et d’autre part, parce que les résultats n’ont pu être reproduits sur des rats normaux. Mais tout cela n’aide pas les décideurs à franchir le pas.

Les décideurs estiment que l’usage de la vape se prolonge au-delà du sevrage

Comme il l’a exprimé plus haut, B. Vallet rappelle que vaper après un an de sevrage n’est pas un échec. Quoi qu’il en soit, il y a toujours un avantage à encourager la vape. Même le fait de passer d’un paquet par jour à 5 cigarettes divise le risque par 15.

Renormalisation du tabagisme

Ah … Là aussi, c’est un vieux poncif bien connu ; particulièrement parmi les ayatollah anti-tabac américains. Alors, certes, le vapotage a explosé outre-atlantique (principalement à cause de la Juul). Mais rappelons juste au passage que la prévalence tabagique a aussi considérablement chuté, divisant par 3 le nombre de fumeurs ; ce qui est énorme. Ensuite, les jeunes vapotant régulièrement sont à 2% quand 5% des 15-17 ans étaient déjà fumeurs avant. Le fameux effet passerelle n’a toujours pas été prouvé depuis 2011.

Insuffisance de formation

B. Vallet estime que la formation des futurs professionnels de santé est insuffisante concernant la RdR*. Pourtant, d’importants budgets sont consacrés à la recherche et 3 projets concernant la vape ont été lancés en 2019.

RdR = Réduction Du Risque

Pour conclure son intervention, B. Vallet encourage la société civile et les associations à continuer à avancer. Le vapotage est efficace avec des consommateurs responsables et informés. Il souligne un paradoxe dans lequel se trouvent les décideurs aujourd’hui : encourager le vapotage et s’exposer à d’hypothétiques futurs risques ou bien continuer à laisser le tabac ravager la santé publique. On le voit, les anglo-saxons sont toujours plus pragmatiques que nous. En témoignent la politique tabac au Royaume-Uni et le brusque revirement de la Nouvelle-Zélande en poussant la même politique que nos voisins anglais.

Jacques Le Houezec, Scientifique, Tabacologue et Formateur, Professeur associé à l’Université de Nottingham (RU)

Jacques est un des principaux soutiens de la vape en France et dans le monde. Il a donc rappelé ce qu’est la nicotine, ses effets et pourquoi il faut arrêter d’en avoir peur. Jacques est dépité face aux résultats du sondage BVA cité plus haut. Il déplore vivement que les autorités de santé française fassent toujours aussi peu de cas de la Réduction Du Risque. Il rappelle systématiquement que la nicotine n’est pas un danger, mais manifestement, le message n’arrive pas à passer les barrières de la diabolisation dont elle est victime ; sans doute pour des raisons d’ordre idéologique plus que scientifique.

« La combustion tue, la désinformation aussi ».

Jacques Le Houezec

Lion Shahab, Maître de conférences, Professeur agrégé en psychologie de la santé à l’University College London, recherches sur le sevrage et l’épidémiologie de l’usage du tabac

Lion est revenu sur cette fameuse allégation : la vape est 95% moins dangereuse que le tabac fumé. Ce chiffre, que tout le monde connait, vient d’une méta-analyses du PHE britannique en 2015 et confirmé en 2018.

Une étude, réalisée en 2017, portait sur la présence de 4 biomarqueurs bien connus dans la combustion du tabac pour leurs effets délétères sur la santé. Pour la première fois, les chercheurs ont analysé la salive et l’urine d’utilisateurs à long terme de cigarettes électroniques et de TSN, ainsi que de fumeurs, et comparé l’exposition corporelle aux principaux produits chimiques.

Voilà qui est fort intéressant étant donné le couplet habituel : « on n’a pas assez de recul » et « il n’y a pas d’études à long terme ». Et bien voilà, c’est chose faite.

La conclusion est : « Les anciens fumeurs qui sont passés à la cigarette électronique ou aux TSN avaient des niveaux significativement plus faibles de produits chimiques toxiques et de carcinogènes dans leur corps que les personnes qui continuaient à fumer la cigarette. Cependant, ceux qui utilisaient les e-cigarettes ou les TSN tout en continuant à fumer n’ont pas montré les mêmes différences marquées.

Voilà qui est clair. Et ce qui est tout aussi clair, c’est que vapofumer n’apporte pas ou peu de changements. Mais ça, on le savait déjà.

Concernant les 95% de baisse du danger : oui pour les NNAL (les nitrosamines), le marqueur toxique/cancérigène le plus caractérisé du tabac fumé. Concernant les marqueurs moins spécifiques comme le 1-HOP (pyrènes), 3-HPMA (acroléine) et monoxyde de carbone, la réduction du risque est moins évidente. L. Shahab suggère une baisse de risque située plutôt entre 60% et 80%.

Lion précise tout de même que les conditions d’étude et la façon dont les fumeurs inhalent est importante. D’autre part, il est évident que les analyses sur des ex-fumeurs montreront aussi les conséquences du tabagisme passé.

Pour terminer, L. Shahab est revenu sur les derniers évènements apparus pendant l’été. Ce qui s’est passé aux USA est un épisode aigu pour une cause aigüe et locale. Il s’agit donc bien d’un mésusage du dispositif.

Dans le monde, il y a plus de 40 millions d’utilisateurs de e-cigarettes et les dispositifs sont sur le marché depuis plus d’une décennie avec très peu de problèmes signalés

Lion Shahab

Leonie Brose, Maître de conférences (Senior lecturer) au King’s college London, co-auteure du rapport scientifique sur le vapotage de Public Health England (UK)

L. Brose explique comment le Royaume-Uni gère le vapotage à l’échelle nationale. L’autorisation de vapoter est assez large et est basée sur le bon sens et le respect des personnes.

La prévalence d’usage de la e-cigarette reste cependant stable depuis 5 ans avec environ 5% des plus de 16 ans. En tout cas, la Juul ne fait pas le carton attendu avec un petit 0,1% de la part des vapoteurs en UK. La prévalence du tabac, elle, est toujours en chute libre. Les chiffres sont nets : l’Angleterre est passée de 24,2% en 2007 à 15,2% aujourd’hui. La politique anglaise semble bien porter ses fruits.

Bien évidemment, le nombre de fumeurs varie énormément selon le statut social. Comme en France, les plus démunis fument plus que les personnes aisées. Là aussi, il y a encore un gros travail à faire.

De même, il est clair que l’usage du tabac fumé est en forte baisse chez les jeunes, montrant par là-même que le fameux effet passerelle reste à démontrer ; la courbe est quasi identique sur la prévalence générale.

Malgré les bons chiffres, Léonie insiste sur le fait que sans aide, il y a peu de fumeurs qui restent abstinents à échéance d’une année : seulement 3 à 4%.

En tout état de cause, les organismes officiels comme les SSS (Stop Smoking Services) proposent toujours la vape comme substitut dans l’aide à l’arrêt du tabac.

David Levy, Professeur à l’Université de Georgetown (Washington DC), auteur de 250 publications, soutenu par l’OMS, spécialisé dans l’évaluation des consommations de tabac et de vapotage

D. Levy expose ses travaux sur un modèle hypothétique évaluant les risques et gains potentiel, à long terme, de « switcher » de la cigarette combustible à l’e-cigarette ; l’un optimiste et l’autre, pessimiste. Le résultat est le suivant :

  • Même dans un contexte pessimiste (le pire des scénarios), une stratégie visant à encourager le passage de la cigarette à l’e-cigarette présente des avantages.
  • Un potentiel de gains important dans un scénario optimiste.
  • La plupart des gains proviennent du passage des adultes de la cigarette à la cigarette électronique.

David est ensuite revenu sur les résultats des enquêtes US sur la prévalence tabagique générale. Les conclusions sont :

  • L’utilisation de la cigarette électronique semble avoir un impact bénéfique sur la santé publique, car elle réduit les initiations à la cigarette.
  • Les données probantes n’indiquent pas une augmentation du tabagisme net attribuable au vapotage (c.-à-d. aucun effet de porte d’entrée). Les données concordent avec le vapotage comme substitut au tabagisme, en particulier chez les 18-24 ans. Il pourrait s’agir d’autres politiques qui ont réduit le tabagisme, mais qui sont peu probables (fondées sur la modélisation et l’absence de changement de politique, sauf pour la campagne médiatique de la FDA).
  • Il faudrait mieux comprendre les transitions vers l’usage régulier. La consommation sur les 30 derniers jours n’est pas une consommation régulière, et n’est peut-être même pas un bon indicateur des transitions vers la consommation régulière de cigarettes et/ou de cigarettes électroniques.
  • Les implications de Juul ne sont pas encore claires.

Les données probantes n’indiquent pas une augmentation du tabagisme net attribuable au vapotage (c.-à-d. aucun effet de porte d’entrée)

David Levy

Stanislas Spilka, Responsable du Pôle des enquêtes et des analyses statistiques à l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT)

S. Spilka expose les résultats des enquêtes française sur l’utilisation de la e-cigarette parmi les adolescents.

Il en résulte qu’en France, entre 2015 et 2018 :

  • L’expérimentation et l’usage quotidien de la e-cigarette a augmenté et que la dynamique est inversée pour le tabac fumé.
  • La part des abstinents aux deux usages a progressé de 31,3% à 34%.
  • L’expérimentation de la vape sans celle au tabac fumé a progressé de 1,2% à 5,4% (attention toutefois, on parle bien d’expérimentation et non d’usage quotidien).
  • La part des lycéens ayant essayé les trois produits (cigarettes, chicha et vape) est en forte hausse.

Chose assez étonnante, en 2018, 17,5% des lycéens ne savaient pas si leurs e-liquides contenaient de la nicotine ou pas.

Viet Nguyen Thanh, Responsable de l’unité addictions – Direction de la prévention et de la promotion de la santé, Santé Publique France

En 2018, seuls 3,8% des adultes sont vapoteurs quotidiens. Ce qui est peu par rapport aux fumeurs.

Ce que l’on peut remarquer, entre 2014 et 2017, c’est que l’usage du tabac fumé a beaucoup diminué chez les vapoteurs :

  • Ex-fumeurs, en nette augmentation : de 23,5% à 49,5%
  • Fumeurs occasionnels, très stable : 10,8% à 10,6%
  • Fumeurs quotidiens, en nette baisse : 64,5% à 39,7%

En 2017, 87% des vapoteurs utilisent de la nicotine avec leurs e-liquides. D’une façon générale, la vapoteurs commencent dans le but d’arrêter de fumer (58,6%) ou de réduire leur consommation (31%). Aujourd’hui, le nombre d’ex-fumeurs abstinents depuis au moins 6 mois et qui pense que la vape les a aidés a arrêter de fumer est estimé à environ 700 000.

En conclusion, nous avons, pour l’année 2018, un nombre de vapoteurs à 5,3%, ce qui laisse encore une bonne marge de manœuvre. Très peu de vapoteurs n’ont jamais fumé, ce qui, une fois de plus, invalide la thèse de l’effet passerelle. Cependant, la moitié des adultes vapoteurs sont encore fumeurs. Sur ce point, il s’avère nécessaire de faire comprendre que les bénéfices réels du vapotage s’appuient sur une abstinence de tabac fumé.

Pr Bertrand Dautzenberg, Pneumologue, coordinateur du premier rapport sur le vapotage pour le ministère de la santé, Président de la commission AFNOR e-cigarettes et e-liquides

B. Dautzenberg a expliqué la genèse de la TPD à Bruxelles où trois lobbies se sont affrontés :

  • Le lobby du tabac cherche à faire capoter la directive. Ils ont fini par « avoir la peau du commissaire Dali » mais la directive a finalement été votée
  • Les lobby anti-tabac avaient un consensus vis-à-vis du tabac, mais étaient très divisés concernant la vape
  • Le lobby pharmaceutique, lui, voulait récupérer la vape comme produit de leur industrie mais ont échoué sur la dernière semaine.

« La TPD fut la plus grande bataille de lobbyistes jamais vue à Bruxelles » selon B. Dautzenberg.

Le Pr Dautzenberg raconta également la création de la norme AFNOR, initiée par la DGS, la FIVAPE, l’INC et l’AIDUCE. En 20202, AFNOR évolue pour apporter quelques modifications sans en changer la substance.

Pour exemple, la future norme bannira le sucralose comme édulcorant dans les e-liquides. En revanche, la Stevia sera autorisée.

B. Dautzenberg est également intervenu sur le problème US de l’été et confirma que les données de consommation sont incompatibles avec les allégations de « porte d’entrée vers le tabagisme ».

Comment vous détruire la santé en ayant peur de la vape : vous êtes effrayés, vous arrêtez la vape et mécaniquement, vous refumez ; le tabac aura 50% de chances de vous tuer

Bertrand Dautzenberg

Olivier Véran, député de l’Isère et rapporteur général des affaires sociales auprès de l’assemblée

O. Véran semble favorable à un déploiement du vapotage en France et des amendements sont prévus dans les prochaines lois santé en ce sens.

Antoine Deutsch, Responsable projets au Département Prévention de l’Institut National du Cancer (INCa)

A. Deutsch a présenté les chiffres provenant de l’INCa pour l’année 2018 :

54000 cancers dus au tabac pour les hommes et 14000 pour les femmes.

40% des cancers sont évitables, et ceux dus au tabac représentent l’immense majorité des causes quand 60% des décès dus au tabac sont des cancers.

Les cancers du poumon sont en augmentation chez les femmes. En 2018, 1 français sur 4 fume quotidiennement ; c’est l’un des plus fort taux dans les pays industrialisés.

Antoine Deutsch évoque plusieurs points :

  • Le risque de développer un cancer est dû à la quantité de fumée absorbée quotidiennement, mais surtout à la durée d’exposition.
  • Il n’est jamais trop tard pour arrêter. A tout âge, l’arrêt du tabac a des conséquences positives.
  • La vape est un moyen plébiscité pour l’arrêt du tabac fumé et une méthode de réduction des risques reconnue dans une totale abstinence
  • Les risques dus au cancer diminuent à condition d’être vapoteur exclusif.

Aujourd’hui, l’image du tabac fumé est de plus en plus mauvaise dans la population.

La nicotine n’est pas un cancérigène. Il est important qu’une information adaptée légitime l’utilisation de la nicotine.

Antoine Deutsch

L’INCa est aussi impliquée dans la recherche sur la e-cigarette et 6 études ont été retenues pour un budget de 2,5M€ :

  • Etude longitudinale des trajectoires de consommation d’e-cigarettes et de tabac dans la cohorte CONSTANCES
  • Electra-Share, la e-cigarette chez les jeunes adultes : trajectoires d’usage et facteurs associés
  • Le rôle de la e-cigarette dans les trajectoires d’initiation tabagique chez les jeunes en France
  • Le marketing et l’influence chez les jeunes
  • L’impact respiratoire de l’exposition à long terme
  • Projet STOP : sevrage tabagique à l’aide des outils dédiés selon la préférence, essai randomisé-contrôlé-pragmatique

la vape n’a pas à prouver qu’elle est moins dangereuse que la cigarette, elle l’est par construction

Gérard Dubois, président d’honneur d’Alliance contre le tabac

Louise Ross, Ancienne Directrice du Stop Smoking Service de Leicester (UK)

Depuis le No Smoking Day de 2014, le SSS de Leicester est un site pilote concernant le déploiement du vapotage. Il a ainsi pu accueillir des fumeurs souhaitant en savoir plus sur la vape. Bon nombre de ces fumeurs utilisaient déjà l’outil mais n’étaient pas experts dans le domaine. De fait, le personnel de santé du SSS a du se former et a beaucoup travaillé pour étendre ses connaissances. Aujourd’hui, le SSS de Leicester fournit des kits de démarrage gratuitement et de plus en plus de SSS adhèrent au projet.

Les résultats montrent que :

  • On obtient 20% de réussite de plus qu’avec les substituts seuls.
  • Beaucoup de fumeurs ont trouvé l’association e-cigarettes + TSN efficace

Louise explique que son SSS a enregistré de 60 à 65% de réussite de sevrage. Malgré tout, encore trop de fumeurs ont peur de la vape, essentiellement à cause d’une désinformation massive. En Angleterre, les services soutenant l’apport de la vape dans le sevrage tabagiques sont :

  • Public Health England
  • Royal College of Physician
  • Action on Smoking and Health
  • House of Commons Select Committee
  • National Centre for Smoking Cessation and Training
  • Cancer Research UK
  • Challenge Groupe on Smoking in Pregnancy

(nous sommes loin d’avoir un tel soutien en France – NDLR)

Les messages véhiculés par tous les services de santé anglais sont clairs :

  • Les e-cigarettes ne sont pas des cigarettes et doivent être traitées comme tel dans la loi
  • Vous ne fumez pas de e-cigarettes
  • Les patients qui ont totalement « switché » vers la e-cigarette sont des ex-fumeurs
  • Personne ne doit pousser quiconque à arrêter de vapoter

Table ronde et fin du sommet

A 16H10, les conférences prirent fin et une table ronde fut organisée avec différents intervenant qui purent échanger avec le public.

Marion Adler, médecin tabacologue à l’hôpital Béclère de Clamart (APHP)

J’ai de bons résultats avec l’association substituts + vape

William Lowenstein, président de SOS Addiction

La dépendance à la cigarette est une addiction, par définition incontrôlable. Pas la nicotine dans la vape.

Brice Lepoutre, ancien président de l’AIDUCE

Il est regrettable que la vape progresse si peu dans la santé publique en France.

Marion Mourgues, tabacologue, chargée de projet en santé publique à l’Institut du Cancer de Montpellier, coordinatrice du Mois Sans Tabac en Occitanie.

Il existe un fond tabac mais la vape n’est pas soutenue dans les appels à projet.

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