La cigarette électronique comme pare-choc dans une stratégie d’arrêt du tabac

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Une équipe de chercheurs de Seattle a récemment publié une étude sur les liens entre les fumeurs appelant les « quitelines », les lignes « Tabac-Info-Service » américaines, et la cigarette électronique. Cet article met notamment en évidence la coopération possible entre traitement de substitution nicotinique traditionnel et cigarette électronique.

« Quitline » et cigarette électronique

Les personnes interrogées ont toutes contactées les quitlines de 6 états américains. Ce sont les lignes téléphoniques ouvertes par chaque état et qui fournissent divers services d’aides à larrêt des addiction, principalement la tabac et l’alcool. Sur les 7966 personnes qui avaient été retenues pour l’étude, 2758 ont répondu présentes pour l’étude menée 7 mois après la tentative d’arrêt.

Les chercheurs tirent deux résultats intéressants de leur étude. Tout d’abord, dans l’échantillon étudié, il semble que les utilisateurs de cigarettes électroniques ont moins de chances d’être abstinent du tabac après 7 mois comparé au groupe de fumeurs n’ayant jamais utilisé une cigarette électronique, et cela sans différences particulières sur les tests de dépendance entre les deux groupes. La deuxième trouvaille intéressante est cependant que les utilisateurs de cigarettes électroniques sont statistiquement plus enclins à utiliser en même temps les traitements de substitution nicotiniques habituels envoyés gratuitement à leur domicile par la quitline.

Un échantillon partial

Le premier résultat est un peu alarmant sur l’efficacité de la cigarette électronique, mais n’est pourtant pas très grave en soit. En effet, l’étude comptait au départ 7966 participants. Seulement 2758 été encore présents après 7 mois. Dans ces 5208 personnes manquantes, si on compte bien sûr les fumeurs ayant rechuté et qui se sont découragés, on compte à coup sûr beaucoup d’utilisateur de cigarette électronique dont l’arrêt s’est bien passé et qui n’ont pas donné suite à l’étude. De plus, le groupe des utilisateurs des quitlines ne sélectionne de facto que les fumeurs ayant du mal à s’arrêter. Il ne prend donc pas en compte les personnes qui ont utilisé une cigarette électronique pour s’arrêter et qui y sont arrivée tranquillement. Ainsi, sans vouloir me faire un défenseur trop partial de la cigarette électronique, il convient de réaliser que le panel choisi n’est pas représentatif de l’ensemble des fumeurs et ex-fumeurs. Il faut donc relativiser la valeur quantitative des chiffres obtenus.

La cigarette électronique, béquille des substituts nicotiniques ?

cigarette électronique pare choc
Un pare choc renforcé devant l’assemblée nationale, photo Marie-Hélène Cingal (Flickr)

Le deuxième résultat est lui beaucoup plus intéressant. Pas tant par le chiffre qu’il fournit : celui-ci est contestable pour les mêmes raisons que le précédent. En revanche, il éclaire sur une stratégie supplémentaire possible pour l’utilisation de la cigarette électronique. En effet, un certain nombre de personnes ont réussi à utiliser un traitement nicotinique conventionnel pour la majorité des moments de la journée, mais ont craqué face à un grand stress par exemple. Un manque trop important est apparu ; une cigarette a été allumée. Imaginons maintenant une utilisation simultanée des substituts traditionnels et des cigarettes électroniques. Les premiers sont utilisées en traitement de fond et permettent une diminution médicalement contrôlée de la dépendance à la nicotine. La seconde est là pour les différents coups durs qui peuvent surgir aléatoirement pendant un journée : en cas de manque trop fort, le fumeur en sevrage peut utiliser sa cigarette électronique plutôt que de fumer une blonde normale.

Ce rôle de pare-choc de la cigarette électronique pourrait être intéressant pour les personnes réellement désireuse d’atteindre une abstinence complète, sans souffrance excessive.

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