Hausse du risque de cancers et d’accidents vasculaires cérébraux chez l’adulte, fréquence accrue des rhinopharyngites et des otites, risque accru de crises d’asthme et d’infections respiratoires chez l’enfant… Les méfaits du tabagisme passif sont aujourd’hui parfaitement documentés.
Qu’en est-il, donc, du vapotage passif ? Alors que l’e-cigarette est utilisée par environ 3,5 millions de Français, il est essentiel de distinguer les faits scientifiques des interprétations hâtives.
Contrairement à ce que laissent entendre certains articles de presse, les données scientifiques ne montrent aucun effet inquiétant. Les mesures physico-chimiques, les données de biomarqueurs et les évaluations toxicologiques vont toutes dans le même sens: l’exposition passive à la vapeur est très faible. Elle reste bien en dessous des seuils capables d’avoir un impact mesurable sur la santé.
C’est aussi pour cela que de nombreuses équipes de recherche se sont penchées sur le sujet. Public Health England, le Royal College of Physicians et Cochrane ont mené des travaux approfondis à ce sujet. Des laboratoires européens et américains ont également étudié la vapeur des e-cigarettes. Ils ont mesuré les particules, la nicotine, les composés volatils et les biomarqueurs chez les personnes exposées.
Leur verdict est clair : la vapeur exhalée entraîne une exposition secondaire extrêmement faible.
Aucune preuve de troubles respiratoires dus au vapotage passif
L’article de Sud Ouest intitulé « E-cigarette : les scientifiques alertent sur les effets inquiétants du vapotage passif » cite une étude menée par l’Université de Californie du Sud (USC) auprès de 2 090 participants de la Southern California Children’s Health Study.
Cependant, cette étude présente plusieurs limites importantes. Elle ne mesure ni la vapeur, ni l’exposition réelle, ni les composés inhalés. Elle repose uniquement sur des symptômes auto-déclarés. Or, ces déclarations sont très sensibles au contexte, aux biais de mémoire et à d’autres facteurs externes tels que le tabac, la pollution domestique ou le cannabis. Ses conclusions ne permettent donc pas d’évaluer le vapotage passif de manière fiable.
À l’inverse, les études réellement mesurées physico-chimiques, toxicologiques et biométrologiques montrent toutes que l’exposition passive est minime. En effet, la vapeur se dissipe en quelques secondes et n’atteint jamais des niveaux susceptibles de provoquer des symptômes respiratoires.
Ce que montrent les études scientifiques sur le vapotage passif


Effet de la e-cigarette sur la concentration de nicotine (à gauche) et de particules d’aérosol (à droite) dans un environnement d’exposition à la vape.
Comparaison des concentrations de nicotine (à gauche) et de particules d’aérosol (à droite) dans un environnement fermé, émises par une cigarette électronique.
- La nicotine dans l’air est 10 fois plus faible que dans l’environnement d’un fumeur (Czogala),
- Les particules observées ne sont pas solides comme celles du tabac, mais des gouttelettes liquides qui s’évaporent immédiatement (David G),
- Les biomarqueurs chez les non-vapoteurs exposés restent indétectables (Public Health England).
Autrement dit :
Il n’existe pas aujourd’hui de preuve scientifique solide d’un lien entre vapotage passif et troubles respiratoires.
Les données scientifiques concluent que l’exposition est quasi nulle
Plus de 20 études majeures sur le vapotage passif, issues de laboratoires publics, de revues à comité de lecture et d’organismes sanitaires, concluent unanimement à une exposition extrêmement faible, nettement en dessous des seuils de préoccupation sanitaire.
Parmi les références les plus solides :
- Public Health England – E-cigarettes: an evidence update (2015)
- Public Health England – Evidence review of e-cigarettes & heated tobacco products (2018)
- Royal College of Physicians – Nicotine without smoke: Tobacco harm reduction (2016)
- J. Czogala et al. – Secondhand exposure to vapors from e-cigarettes (2013)
- Czogala et al. – Second‑hand exposure to vapors from electronic cigarettes (2014)
- David G. et al., Scientific Reports – “Tracing the composition of single e-cigarette aerosol droplets in situ by laser-trapping and Raman scattering” (2020)
« Si une cause à effet peut être démontrée… » écrivent les auteurs de l’étude USC.
Or, à ce jour, rien dans la littérature scientifique ne démontre une telle causalité, et aucune agence sanitaire majeure ne considère le vapotage passif comme un risque comparable au tabagisme passif.
Les organismes les plus sérieux comme PHE, RCP, Cochrane et Académie de médecine reconnaissent la même chose :
Le vapotage passif ne représente pas, aux niveaux mesurés, un risque avéré pour la santé.
Cela ne signifie pas que les recherches doivent s’arrêter. Mais cela signifie que les affirmations anxiogènes, sans citation de sources ni contextualisation, ne reflètent pas l’état actuel des connaissances.







