Nick O’Tine : Une campagne controversée contre le tabac aux J.O de Paris

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Campagne Nick O'Tine

L’Alliance contre le tabac (ACT) a récemment lancé une campagne intitulée « JO 2024, les records de la honte ». Cette dernière met en scène un personnage fictif nommé Nick O’Tine pour sensibiliser le public aux dangers du tabac. L’objectif de la campagne pourrait s’avérer louable, à savoir alerter sur les dangers du tabagisme, mais au-delà de ça, elle a suscité bon nombre de critiques pour diverses raisons. Disons-le tout simplement, ACT a créé un pseudo-troll sur tous les réseaux sociaux*. Et celui-ci ironise sur le tabagisme en mettant les athlètes en scène.

  • Sur X : https://x.com/_Nick_O_Tine
  • Sur Instagram : https://www.instagram.com/_nick_o_tine/
  • Sur Tik Tok : https://www.tiktok.com/@_nick_o_tine
  • Un compte existe aussi sur Facebook.

Une approche jugée trop humoristique

L’utilisation d’un personnage humoristique comme Nick O’Tine pour aborder un sujet aussi sérieux que le tabac a été critiquée. Certains estiment que l’humour et la satire minimisent la gravité des problèmes de santé liés au tabac. En effet, la consommation de tabac cause des maladies graves et mortelles, et certains experts de la santé publique craignent que cette approche ne soit pas prise au sérieux par le public, en particulier par les jeunes.

ACT s’est même fendu d’une fausse interview avec Samuel Étienne, présentateur vedette du service public. Fausse interview suivie d’une autre avec une représentante d’Alliance Contre le Tabac. Cette dernière vient marteler les poncifs habituels sur le vapotage dont on connait pertinemment l’idéologie sous-jacente.

Effets potentiellement contre-productifs

Les critiques soulignent également que la campagne pourrait avoir des effets contre-productifs. En essayant de rendre le message plus accessible et engageant, il y a un risque que certains jeunes trouvent le personnage de Nick O’Tine amusant ou attrayant. Ceci pouvant paradoxalement atténuer la perception des dangers du tabac. De plus, en attirant autant l’attention sur le tabac, même de manière négative, la campagne pourrait involontairement servir de publicité gratuite pour l’industrie du tabac.

Evidemment, la vape est automatiquement incluse dans les campagnes d’ACT. Certes, il n’est pas souhaitable qu’un mineur se mette à la vape alors qu’il n’a jamais fumé. Là-dessus, nous sommes tous d’accord. Cependant, et encore une fois, un mineur déjà fumeur a tout intérêt à basculer sur le vapotage. De plus, nous avons tous été ado, et la grande majorité des fumeurs ont commencé dans ces âges troubles de la vie. Il vaut dès lors bien mieux expérimenter la vape plutôt que la cigarette. L’effet passerelle a maintes fois été démenti et donc, une fois la mode passée, l’immense majorité des expérimentateurs(euses) lâche le vapotage.

Enfin, n’oublions pas que la législation concernant la vente de produit du tabac et du vapotage est interdite aux mineurs. Cela fait des décennies que ces lois ont le plus grand mal a être appliquées.

Un message trop simpliste

Cette campagne s’appuie sur un dénigrement constant de la nicotine en englobant tous les dispositifs délivrant cette dernière. On le sait depuis longtemps, la nicotine n’est absolument pas dangereuse pour la santé. Du moins aux doses auxquelles on l’absorbe. De fait, le vapotage fait partie de la famille et est diabolisée (une fois de plus) dans le message d’ACT.

Un autre point de critique est que le message de la campagne pourrait être perçu comme trop simpliste. La réalité de l’addiction au tabac est complexe et multifactorielle, impliquant des aspects biologiques, psychologiques et sociaux. Réduire cette complexité à un simple personnage caricatural pourrait négliger la profondeur des défis auxquels sont confrontés les fumeurs et ceux qui tentent d’arrêter. Certains suggèrent que des campagnes plus nuancées et éducatives seraient plus efficaces pour réellement réduire la consommation de tabac. De plus, connaissant l’hostilité d’ACT contre la vape, on est en droit de se demander si nous ne sommes pas également devant une nième charge contre le meilleur moyen de sevrage actuel.

La place du sport et du tabac

La campagne critique également l’association du tabac avec des événements sportifs comme les Jeux Olympiques. Cependant, certains arguent que les régulations actuelles sont déjà strictes concernant la publicité et le parrainage par les industries du tabac. Ils estiment que cette campagne pourrait détourner l’attention des autres enjeux importants liés à l’organisation des JO.

Et puis, je ne vois absolument pas le moindre athlète sponsorisé par l’industrie du tabac. Que vient donc faire cette campagne dans les J.O ?

Conclusion

La campagne de l’ACT a pour but de sensibiliser le public aux dangers du tabac et de protéger les valeurs du sport. Jusque là, pourquoi pas. Mais elle a suscité des critiques concernant son approche et son efficacité. De plus, rien n’étant gratuit, ACT a engouffré 1,6 millions d’euros dans cette campagne. On retiendra que l’association est largement subventionné par l’état français. Donc, tout cela se fait avec l’argent du contribuable.

Le débat autour de Nick O’Tine reflète les défis complexes de la lutte contre le tabagisme et l’importance de trouver un équilibre entre sensibilisation, éducation et respect des réalités sociétales. En fin de compte, l’efficacité de telles campagnes dépendra de leur capacité à véritablement changer les comportements et à soutenir les fumeurs dans leur démarche d’arrêt.

Source : https://vapolitique.com/2024/07/25/lalliance-contre-le-tabac-lance-une-operation-troll-durant-les-jeux-olympiques-pour-16-million-deuros/

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