La cigarette électronique plus ou moins toxique que la cigarette combustible – Ad-lib ?

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Le 07/12/2018, le NCBI (National Center for Biotechnology Information) américain a publié une étude visant à comparer l’exposition à la nicotine et aux substances toxiques des usagers de tabac combustible et de cigarette électronique.

Objectif

Estimer les concentrations de substances toxiques liées au tabac chez les utilisateurs de cigarettes électroniques et comparer ces concentrations de biomarqueurs avec celles observées chez les utilisateurs de cigarettes combustibles, les usagers hybrides (cigarette+vape), et les non-fumeurs.

Cible

L’étude a été menée, aux États-Unis en 2013-2014, sur une cohorte longitudinale de la population. Une analyse transversale a été réalisée entre le 4 novembre 2016 et le 5 octobre 2017 sur les biomarqueurs de l’exposition aux substances toxiques liées au tabac recueillies par le PATH (Population Assessment of Tobacco and Health Study). Les participants étaient composés d’adultes ayant fourni un échantillon d’urine et de données sur l’usage du tabac (N = 5105). Cette cohorte, composée de personnes de 35 à 54 ans, était répartie comme suit :

  • Usagers exclusifs de cigarette combustible : 2411
  • Usagers « dual » cigarette + cigarette électronique : 792
  • Usager exclusifs de cigarette électronique : 247
  • Non fumeurs/Non vapoteurs : 1655

Mesures

Les concentrations géométriques moyennes de 50 biomarqueurs individuels issus de 5 grandes classes de composants de produits du tabac ont été mesurées: nicotine, nitrosamines spécifiques du tabac (NST), métaux, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et composés organiques volatils (COV).

Résultats

Comparés aux utilisateurs exclusifs de cigarettes électroniques, les non-fumeurs/vapoteurs présentaient des concentrations de biomarqueurs d’exposition nettement inférieures de 19% à 81%. Notamment à la nicotine, aux NST, à certains métaux (comme le cadmium et le plomb) et à certains COV (y compris l’acrylonitrile). Les utilisateurs exclusifs de cigarettes électroniques présentaient des concentrations de biomarqueurs d’exposition significativement plus basses, de 10% à 98% concernant les NST, les HAP, la plupart des COV et la nicotine, par rapport aux fumeurs de cigarettes exclusifs ; les concentrations étaient comparables pour les métaux et 3 COV. Les utilisateurs exclusifs de cigarettes présentaient des concentrations de plusieurs biomarqueurs inférieures de 10% à 36% à celles des utilisateurs doubles. La fréquence d’utilisation de la cigarette chez les utilisateurs doubles était positivement corrélée à l’exposition à la nicotine et aux substances toxiques.

Conclusions

Comme on le voit sur les graphiques, le danger d’exposition aux substances toxiques est bien moindre en vapotant qu’en fumant. Les conclusions de l’étude souligne qu’effectivement, ne rien inhaler est préférable. Cependant, il est important de comparer les résultats des mesures, notamment s’agissant des métaux lourds qui sont pointés du doigt. Il convient de regarder aussi l’exposition des non-fumeurs. Par exemple, pour le plomb (lead), on peut voir que les non-fumeurs ne sont pas à 0 et que les vapoteurs ne sont pas beaucoup plus haut. Idem pour le cadmium. Ce qui signifie que les sources de métaux lourds sont largement à pondérer. Au final, nous ne sommes pas si loin des niveaux d’un non-fumeur, excepté la nicotine bien sûr. Mais comme nous le savons déjà, la nicotine n’est pas le problème.

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