Microparticules dans les cigarettes electroniques ?

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Photo d'un cartomiser démonté
Photo d'un cartomiser démonté

Le 20 Mars dernier est sorti un article dans le journal scientifique PlosOne étudiant la présence de microparticules de métaux et de silicates dans les cigarettes electroniques. Nous allons voir que, bien que très alarmant, ces découvertes sont finalement plutôt rassurantes pour les utilisateurs, même si un entretien scrupuleux de votre cigarette electronique est à respecter.

Ce post s’appuie en grande partie sur des articles du blog du Dr Siegel, disponible ici et .

Présence de microparticules de métaux et silicates

Un cartomizer démonté.
Un cartomizer démonté.

Les chercheurs de l’université de Californie Riverside se sont penchés sur la présence de microparticules dans des cigarettes electroniques. Les microparticules sont en général produite à la suite d’un fort échauffement ou d’une combustion. Il y a alors création de petit amas de matière sous forme de poussière, dont la taille varie de 100nm à 100µm. Les scientifiques ont ici cherché à déterminé si l’utilisation d’une cigarette electronique entrainait l’absorption de microparticules, dont les effets sur la santé sont en général nocif comme on en entend parler pour le diesel. En parcourant leur travail, on est tout d’abord impressionner par les photos de la bourre de cartomizers. Elles montrent des traces jaunes et/ou noires, indiquant une potentielle dégradation électrochimique du liquide et une carbonisation de la méche. Ensuite, les analyses spectrocopiques réalisées confirment la présence de ces métaux et des silicates. Ces microparticules sont alors extraites par centrifugation, et l’on peut observer les photos du culot dans le tube à essai ainsi que les images obtenues par microscopie électronique. La conclusion est sans appel : les cigarettes electroniques contiennent alors des microparticules, dont les effets sont néfastes pour des doses absorbées suffisantes.

Des doses inférieures aux seuils réglementaires

Les lecteurs normaux de cette article devraient en ressortir effrayés et dégoutés. Alors comme ça les cigarettes electroniques seraient aussi toxique que leur grande soeur ? Et bien non ! Le paragraphe précédent contient un mot très important : on parle de doses absorbées SUFFISANTES. En effet, cet article scientifique n’utilise à priori qu’une seule marque de cigarette electronique, qu’il ne divulge pas d’ailleurs, et ne compare ses résultats qu’à des cigarettes normales, dont les données dates de 1997… OR, ces quantités de microparticules contenues dans les cigarettes electroniques peuvent être comparée aux quantités contenues dans les inhalateurs Nicorette ou encore aux seuils limites journaliers déterminée par la US Pharmacopeia convention (USP).

Pour cela, considérons les doses journalières pour un gros fumeurs, à 20 cigarettes/jour, à raison de 10 bouffées par cigarette. Comparons alors les doses des différentes microparticules métalliques entre une cigarette électronique, un inhalateur nicorette, et les doses limites indiquées par USP:

µg / jour Plomb Cuivre Chrome Nickel
Cigarette electronique 0.34 4.06 0.14 0.1
Inhalateur Nicorette 0.06 ? ? 0.26
Doses journalières USP 5 100 25 1.5

Ce tableau nous apprend deux choses. Tout d’abord, les cigarettes electroniques testées contiennent des doses comparables à ce que l’on peut trouver dans les inhalateurs Nicorette. On rappelle que ces derniers ont été déclaré sans risque par les autorités de santé. Ensuite, les doses de microparticules de ces deux produits sont bien inférieures aux seuils maximum acceptable pour la santé définis par la convention USP. Ainsi, les mesures de cet article montrent finalement que les quantités de microparticules dans les cigarettes electroniques sont très faibles et confortent leur utilisation par les fumeurs et ex-fumeurs. Ces chiffres sont d’ailleurs en accord avec la conclusion d’un article publié en 2013 dans la revue Tobacco Control :

Nous avons déterminé que les vapeurs de cigarette electronique contenaient certaines substances toxiques. Les taux de toxiques étaient entre 9 et 450 fois plus faibles que dans de la fumée de cigarettes et étaient, dans de nombreux cas, comparables aux traces trouvées dans l’échantillon de référence.

Du bon entretien de votre cigarette electronique

Méche d'une cigarette elctronique et sa résistance.
Mèche d’une cigarette electronique et sa résistance.

Si les quantités de microparticules trouvées dans les cigarettes electroniques sont très faibles par rapport aux seuils journaliers, l’article des chercheurs californiens pointent cependant une limite forte dans l’utilisation des dispositifs actuels. En effet, comme nous l’avons d’ailleurs montré, la vaporisation du e-liquide se fait par l’intermédiaire d’une résistance chauffante qui peut atteindre des températures très élevées. Cette chaleur est à même de dégrader le liquide, en produisant du formaldéhyde ou de l’acroléine, la résistance, qui pourra produire des microparticules métalliques, on encore la mèche, qui produira de la suie ou des microparticules de silicates. Si les quantités mis en jeu semblent très faible, il est cependant très important de bien entretenir sa cigarette électronique. N’hésitez pas à changer la mèche ou la bourre aussi souvent que nécessaire. De même, changez liquide et mèche si vous constatez un brunissement du liquide dans votre réservoir. Il en va de votre e-cig comme de votre voiture : le bon fonctionnement n’est assuré que par un entretien sérieux !

4 Commentaires

  1. Merci pour cette article, qui conforte cet avis du Docteur Farsalinos. Vous préciser que l’entretien est primordial, c’est certainement le cas mais également la qualité du matériel et certainement le type de modèle utilisé. Quand on voit les différences entre les usines c’est clair.

    Dans tous les cas, ça reste rassurant.

    • Toujours très content d’écrire des articles qui intéressent. Merci !
      Pour la sécurité des cigarettes electroniques, on en revient toujours à la question de la répartition des taches :
      – les chercheurs et ingénieurs doivent faire très attention à la conception des e-cigarettes : quelle resistance utiliser, pas de soudure au plomb, etc.
      – les industriels doivent tendre vers les meilleurs conditions de fabrications. L’obtention d’une norme ISO9001 reste un certificat important.
      – les utilisateurs doivent utiliser les matériels dans des conditions correctes sur le long terme.

      Dans tous les cas, je suis d’accord avec vous : plus je lis d’articles sur le sujet, plus je suis rassuré. J’en ai même offert une à ma mère !

      • Bonjour,
        les mèches, c’était avant. Maintenant, cela s’appelle des résistances et cela tourne autour de 2€ à changer tous les 15 jours 3 semaines suivant utilisation.

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