La cigarette électronique : partis pris et préjugés
Un médecin Invite le public à ne pas utiliser les cigarettes électroniques prétextant qu’elles impliquent une combustion.
Le site Web de KTLA (Los Angeles) publie un article concernant la cigarette électronique. Un médecin affirme déconseiller au public l’utilisation de ces produits parce qu’ils impliquent une combustion.
Selon cet article quelques médecins prétendent que nous n’en savons pas suffisamment à propos de la cigarette électronique pour déterminer si elles posent un risque sanitaire. « Nous ne pouvons affirmer qu’elles présentent, ou non, un risque sanitaire potentiel » dit le Dr Clark Fuller du centre médico-social de St John, « Ce que nous savons c’est que la cigarette électronique implique une combustion et libère une vapeur qui est inhalée dans les poumons ».
La vérité est tout autre dans cette histoire
Faux sur toute la ligne.
Tout d’abord, les cigarettes électroniques n’impliquent pas la combustion. Le e-liquide est chauffé avec un élément électrique pour vaporiser la nicotine, mais il n’y a aucune combustion. Vous « n’allumez pas » une cigarette électronique, puisqu’il n’y a aucune combustion, aucune fumée. Et Il n’y a, avant tout, aucune présence de tabac.
En second lieu, nous connaissons la composition chimique de la vapeur de la cigarette électronique. Il y a un certain nombre d’études _ de laboratoire dans lesquelles la composition de la vapeur de cigarette électronique a été analysée en utilisant la chromatographie gazeuse et la spectrométrie de masse. J’ai récapitulé les principaux résultats de ces études dans un article _ que j’ai coécrit avec Zachary Cahn, qui a été publié au journal « Public Health Policy »- (« la politique de la santé publique » NDT).
Ceci illustre deux polémiques importantes
D’abord cela nous rappelle qu’il subsiste toujours une réelle désinformation, même parmi les professionnels de santé, à propos des cigarettes électroniques. Ces produits sont commercialisés depuis plus de quatre ans. Beaucoup de choses ont déjà écrites à leur sujet, que ce soit dans la presse marchande ou dans des journaux scientifiques.
Aujourd’hui encore, plusieurs professionnels de la santé persistent à dénigrer ce dispositif. Ils découragent les fumeurs de l’utiliser pour se sevrer de la cigarette alors qu’ils n’ont même pas pris le temps de rechercher les informations de base concernant les cigarettes électroniques.
Ensuite, nous comprenons que beaucoup de professionnels de soins et de santé restent profondément hostiles à l’idée d’un système alternatif de délivrance de la nicotine qui ressemble autant à une cigarette, même si ce système peut être beaucoup plus sûr pour la santé. Très clairement, ce médecin ne dispose pas des informations nécessaires à ce sujet pour faire une telle déclaration aux médias. Il ne sait pas si les cigarettes électroniques impliquent une combustion quelconque ou non, ni ne sait, apparemment, s’il existe des études de laboratoire sur la composition de la vapeur électronique de cigarette. Pourtant, il se permet de faire des déclarations erronées et publiques à ce sujet aux médias. Ceci prouve qu’il a, pour moi, (ainsi que beaucoup d’autres professionnels de soins de santé) un parti-pris subjectif contre ce procédé, et que ses déclarations sont guidées purement par l’idéologie, et non pas par la science.
Conclusion
Ce médecin a fait non une, mais deux erreurs factuelles dans sa déclaration à la presse. À mon avis, on devrait être vraiment un expert sur la question, ou au moins connaitre une quantité minimale de choses à son sujet, avant de faire des déclarations publiques qui peuvent avoir des implications sur la santé publique au niveau national. Notamment en décourageant certaines personnes d’essayer la cigarette électronique, et donc de dissuader beaucoup de fumeurs d’arrêter de fumer ; les privant ainsi de toute chance de réussite.
Traduit par : Nicolas Guyot à partir du blog de M. Siegel