L’OMS contre la cigarette électronique

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1982
l'OMS en guerre contre la cigarette électronique

L’Organisation Mondiale de la santé (OMS) appelle les pays à interdire la cigarette électronique

Le docteur Siegel nous informe, encore une fois, des décisions iniques sur la cigarette électronique de nos autorités de santé internationales.

La cigarette électronique étant un produit ressemblant à une cigarette, elle pourrait donc participer à la banalisation du tabagisme, banalisation confirmée par la FCTC* de l’OMS. L’un des principes des directives pour l’application de l’article 12 (éducation, communication, formation et sensibilisation du public), est le changement de paradigme. Il stipule qu’il est «essentiel de changer les normes sociales, environnementales et culturelles et les perceptions quant à l’acceptabilité de la consommation des produits du tabac et l’exposition à la fumée de tabac … ». Les membres sont donc invitées à envisager une interdiction des cigarettes électroniques, comme cela a déjà été entrepris dans  certains pays, de façon à participer au changement des us et coutumes relatives à la consommation des produits du tabac.  »

Il est à noter que l’OMS qui délivre ces conseils sur les cigarettes électroniques a une influence significative sur les décisions réglementaires de nombreux pays. Par exemple, le Qatar a récemment annoncé une interdiction des cigarettes électroniques et cité les recommandations de l’OMS comme un des critères majeurs de sa décision.

L’autre aspect de l’histoire.

L’Organisation mondiale de la santé fait valoir le fait que les cigarettes électroniques doivent être bannies parce que leur utilisation banalise le tabagisme et que l’interdiction de ces produits entraînera la dénormalisation du tabagisme.

Quel monceau de conneries ! Qu’est-ce que l’OMS pense que les fumeurs invétérés vont faire, si les cigarette électroniques sont retirées du marché ? Arrêter de fumer ? C’est moins que probable. La vérité est que si elles sont retirées du marché, la plupart des ex-fumeurs qui ont arrêté de fumer à l’aide des cigarettes électroniques reviendront à la cigarette. Donc, l’interdiction de ces produits n’aura aucun effet sur la réduction du tabagisme et ne contribuera en aucune façon à la dénormalisation du tabagisme.

De plus, les fumeurs qui utilisent les cigarettes électroniques sont généralement ceux qui sont dans l’impossibilité de cesser de fumer. Sans les cigarettes électroniques, ils seraient en train de fumer, pas en train d’arrêter. Ainsi, l’utilisation des cigarettes électroniques ne joue aucun rôle dans la normalisation de l’usage du tabac. Au contraire, elle permet à de nombreux fumeurs de quitter la cigarette et donc de réduire la prévalence tabagique.

Ce que l’Organisation Mondiale de la Santé dit est que l’utilisation de la cigarette électronique est inacceptable parce qu’elle « ressemble » à l’acte de fumer. L’OMS est prête à laisser cette obsession idéologique prendre le pas sur l’inestimable bénéfice que la cigarette électronique amène à la santé publique.

En d’autres termes, l’Organisation mondiale de la santé suggère aux pays qu’il est plus important de décourager tout comportement qui ressemble à l’acte de fumer plutôt que de sauver des vies. Mieux, que les fumeurs devraient mourir plutôt qu’adopter un comportement qui ressemble à l’acte de fumer, même si ce comportement peut sauver leur vie.

Il s’agit d’une position effrayante et irresponsable qui pose la question de savoir si la Convention-cadre pour la lutte antitabac est plus nuisible qu’utile. Si telle est la position du FCTC, je ne suis pas convaincu que son adoption améliorera la santé publique.

Par sa position sur les cigarettes électroniques, l’Organisation mondiale de la «Santé» sacrifie la santé au prix d’une idéologie étroite. Son attitude «arrêter ou mourir» démontre un mépris total pour la vie et la santé des fumeurs. Leurs vies et santé ne sont apparemment pas très importantes puisqu’elles peuvent être sacrifiées sur le principe qu’il n’y a rien de pire qu’un comportement imitant le tabagisme.

Bien sûr, ce que l’OMS refuse de reconnaître, c’est que la vape imitant la fume est précisément la raison du succès  des cigarettes électroniques entrainant une stratégie prometteuse pour le sevrage tabagique. C’est justement le premier traitement de l’histoire qui s’adresse à la fois aux aspects pharmacologique et comportementaux de la dépendance au tabac.

L’autre aspect de l’histoire est que l’Organisation mondiale de la santé ne diffuse pas seulement un argument complètement fallacieux en suggérant que les cigarettes électroniques normalisent le tabagisme. L’OMS démontre également qu’elle a perdu son objectif de mission de santé et qu’elle est désormais prête à sacrifier la vie des fumeurs pour une folle idéologie.

Dr Michael Siegel – Boston University – Octobre 2012

* FCTC = CCLAT : Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac. Premier traité international de santé publique négocié sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé. Adopté en 2003, ce traité est entré en vigueur en 2005 et a été ratifié aujourd’hui par plus de 170 pays à travers le monde, couvrant plus de 90% de la population mondiale. La CCLAT vise à préserver les générations présentes et futures des conséquences néfastes de la consommation de tabac, aussi bien d’un point de vue sanitaire que d’un point de vue social, environnemental ou économique. Son préambule place la protection de la santé publique comme une priorité pour les Etats. Le traité réunit les mesures en matière de réduction de la demande et de l’offre de tabac, fondées sur les évidences scientifiques. Parmi les mesures qui s’imposent dorénavant aux Etats devenus Parties au traité  figurent notamment la préservation à l’égard de l’ingérence de l’industrie du tabac dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.

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