Réduction du risque en France : le CESE propose ses recommandations

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Qu’est-ce que le CESE ?

En France, le pouvoir législatif se discute entre trois chambres : le sénat, l’assemblée nationale et le CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental). Le CESE n’a qu’un pouvoir consultatif, mais intervient en tant que conseil sur l’élaboration des lois et les orientations des politiques publiques auprès du gouvernement et du parlement.

Les recommandations du CESE

Le 9 janvier dernier, se tenait une séance du CESE sur les addictions au tabac et à l’alcool.

Lors de son allocution, Marie-Josée AUGE-CAUMONT souligne que la cigarette électronique s’inscrit clairement dans le plan de réduction des risques au niveau national. Elle met en exergue aussi le manque d’engagement des gouvernements successifs dans la lutte contre le tabagisme et l’inertie de l’application des lois, quand il ne s’agit pas de sa pure déconstruction. Ainsi, Mme AUGE-CAUMONT dénonce l’implication du lobbyisme et des stratégies marketing des industriels, principalement vers les mineurs en précisant que ce sont les associations impliquées dans la réduction des risques « qui mènent la lutte » (sic). Même si on peut se féliciter d’une réduction de la prévalence tabagique de 1 million de personnes entre 2016 et 2017, il reste encore un long chemin à parcourir.

Néanmoins, on peut déplorer la baisse de l’usage de la vape entre 2014 et 2016 ; peut-être à mettre en relation avec les constantes attaques des médias et des politiques contre le moyen de réduction des risques le plus populaire.

Le rapport

Dans son rapport, le CESE dit :

Préconisation n°15

Positionner la cigarette électronique avec ou sans nicotine parmi les autres dispositifs de sevrage tabagique : l’intégrer dans le discours de prévention des addictions ; former les professionnels et professionnelles de la santé à l’accompagnement qu’elle implique (comme tout dispositif de réduction des risques) ; en exclure les industries du tabac.

AVIS :

Il faut, dans la même logique, tirer les conséquences de la place prise par la cigarette électronique comme dispositif de sevrage. A l’instar des autres substituts, elle rend le sevrage (ou la réduction de la consommation) plus facile en délivrant de la vapeur (seule ou avec une dose contrôlée de nicotine). Elle fait l’objet de débats et de prises de position contradictoires.

[…]

Néanmoins, le CESE regrette l’encadrement très contraignant dont est l’objet la cigarette électronique, qui traduit une prudence probablement excessive des pouvoirs publics. Il ne favorise pas l’utilisation de la cigarette électronique comme dispositif de sevrage. Si le risque de banaliser le fait de fumer justifie l’interdiction de vente aux mineurs et mineures et l’interdiction du vapotage dans certains espaces publics, en revanche, le régime de taxation de la cigarette électronique et la réglementation de sa publicité, identiques dans leurs effets à ceux du tabac, freinent son utilisation comme outil de sevrage.

[…]

Une stratégie de “promotion” du vapotage exige d’être attentif aux techniques « d’entrisme » de l’industrie du tabac. Qu’il s’agisse pour elle de se positionner sur le marché de la cigarette électronique (et de maîtriser ou empêcher son développement) ou de semer la confusion en distribuant des produits proches mais qui, en réalité, chauffent le tabac, ses stratégies sont en complète contradiction avec un positionnement de la cigarette électronique comme outil de sevrage du tabac … et contribuent à la confusion des rôles de la même manière que lorsque l’on s’appuie sur les producteurs d’alcool pour la prévention.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le CESE est beaucoup moins frileux que le ministère de la santé sur la question de la vape. Qu’est-ce qui peut bien pousser le ministère a être aussi « circonspect » vis à vis de la vape ? Lors du mandat de Benoit VALLET en tant que Directeur Général de la Santé, les portes du ministère s’étaient ouvertes pour les associations de défense de la vape. Aujourd’hui, elles se sont refermées et, semble t’il, définitivement. Bien étrange « ouverture » d’esprit. On peut se poser plein de questions et cela est fort dommageable.

Conclusion

Il y a là deux positions qui semblent être contradictoires. En tout état de cause, plus le temps avance et plus l’on constate l’apport majeur de la vape dans la réduction du risque tabagique dans le monde. Les anglais ne s’y sont pas trompé, et ce, bien plus tôt que les autres. Reste maintenant à voir ce que l’exécutif à l’intention de faire avec à l’avis du CESE ; avis qui souhaite que la vape reste indépendante de l’industrie du tabac et que le gouvernement, ainsi que les chambres législatives, comprennent un peu mieux l’intérêt de la vape dans la politique de prévention. Décidément, les politiques de santé et les intérêts économiques ont bien du mal à s’entendre.

 

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